Citations et vidéos

Jean Klein, entretien 10 mai 1989

 

Jean Klein, entretien 13 mai 1989

 

Eric Baret

 

Eric Baret


Au début, cela se présente comme une forme de tension, de lourdeur, de densité. Petit à petit, si vous n’en faites rien, cette tactilité va se transformer. D’autres couches plus élastiques, radiantes vont se présenter. C’est le début d’un voyage sans fin. Quand vous n’êtes qu’écoute, ce n’est pas vous qui faites le voyage : le corps voyage en vous. 
— Eric Baret

Quand le matin, dans votre chambre, vous vous livrez au pranayama, et que les poses s’expriment dans votre corps, il n’y a rien de personnel. C’est tout l’environnement qui participe à cela. Vous rejoignez les cycles de la création. Vous rejoignez la sève qui monte dans les arbres, le matin. Vous rejoignez les différentes espèces animales, végétales et ce qui est au-delà de l’humain. Vous intégrez votre rôle dans la création. Ce sont des événements cosmiques, une pose de yoga, un pranayama. Vous ne faites pas cela parce qu’après vous vous sentirez mieux ou parce que vous allez mieux dormir, etc. Cela n’a absolument rien à voir. C’est uniquement un sacrifice. C’est une offrande. C’est gratuit.
— Eric Baret

La vie intérieure, c’est savoir que la paix n’est pas dans le monde, mais dans le regard de paix que nous portons sur le monde. C’est savoir que la joie n’est pas dans le monde comme des dragées dans une bonbonnière, et qu’il suffit d’attendre qu’une société enfin parfaite, ou des appareils, enfin complets, remplissent la bonbonnière.
C’est savoir que la joie n’est jamais pour demain, mais pour aujourd’hui, ou alors qu’elle ne sera pas. Être bien sûr que les événements, même les plus doux, la campagne, même la plus fleurie, la paix civile, même la plus durable, ne la donneront jamais. Et cela, pour la simple raison que nous l’avons déjà.
— Jacques Lusseyran

L’existence comporte parfois des circonstances qui font que nos activités sont brusquement paralysées ou arrêtées et à ce moment-là, notre véritable nature peut transparaître comme un rayon de soleil traversant un nuage très épais. Mais c’est toujours le soleil qui perce, ce n’est jamais nous qui perçons.
— Jean Klein

Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l’évidence : elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses.
Ne les mettez pas trop bas.

Non, ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine : elle fait plus de mal à ceux qui l’éprouvent qu’à ceux qui en sont l’objet. Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Jetez ce livre. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. Riez.

J’ai beaucoup ri. J’ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n’est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle
— Jean D'Ormesson